14 Novembre 2021
« Yabadabadou » criait Fred Pierrafeu pour exprimer sa joie, Denver le dernier dinosaure grand fan de rock, « Chérie, me voilà » annonçait le mari de la série « Dinosaures ». Les années 80-90 faisaient la part belle aux temps préhistoriques, sans parler du célèbre Jurassic Park de Spielberg.
Le monde vidéoludique va suivre cette mode avec des adaptations mais également des jeux inédits parmi lesquels la série des « Chuck Rock », licence bien connue de ces années là, développé et édité par Core Design.
Chuck, son pagne en peau de bête et son ventre énorme fait son apparition en 1991, sur ordinateur comme sur consoles, de salon et portables. C'est de la version game gear qui nous intéressera présentement, la pire version sans doute, hélas.
Un mot vient à l'esprit en lançant le jeu : pourquoi ? Pourquoi un aussi bon jeu sur les autres supports est il aussi mauvais sur la portable de sega ? Tout commence pourtant bien au lancement, une musique entraînante et ce personnage sympathique qui va se servir de sa bedaine comme arme. Mais dès le premier niveau, c'est le drame... Aucun décor, aucune musique, aucune histoire. En l'absence de notice vous ne saurez donc pas que vous êtes à la recherche de votre femme enlevée par Gary Gritter. Pas de musique mais vous couperez rapidement le son car les bruitages archi datés, même pour 1991, vous énerveront très vite. Tout cela donne l'impression d'un jeu sorti à la va vite, un jeu non terminé sorti en l'état. Le fun présent sur les autres supports a totalement disparu ici.
Quel dommage vraiment car les ennemis sont amusants, Chuck très maniable même si le système d'attaque à base de coup de ventre pose parfois des problèmes de placement. Un code permet de ne pas refaire le jeu entièrement, la fin est donc facilement atteignable. Mais les défauts cités sont trop rédhibitoires pour prendre du plaisir. De plus, seulement 4 niveaux, c'est un peu succinct...
La jungle, le marais, la caverne de glace et la vallée de la mort... Saurez-vous les reconnaître ?
Une rare émotion à l'écran de fin...
Deux ans plus tard Chuck est de retour sur game gear, son fils plus précisément car cette fois ci c'est le paternel qui s'est fait enlever. Les auteurs de notice, très inventifs à l'époque, expliquent que Chuck, à la tête d'une entreprise automobile (!) suscite les jalousies des concurrents. C'est donc son fils qui va partir à sa recherche, un nourrisson armé d'un gourdin et qui restaurera son énergie à l'aide de biberons disséminés sur le chemin.
Trop choupi !
Le jeu est cette fois ci plus en phase avec les jeux de l'époque, coloré, musiques entraînantes, bonne maniabilité et l'humour de la licence est bien présent. Rien de révolutionnaire, juste de quoi faire regretter le bon jeu que son prédécesseur aurait pu être. Étrange fausse note à la fin où après avoir parcouru des décors classiques de l'univers préhistorique, jungle, volcan, on termine dans une usine chimique... Pour sauver son père capitaine d'industrie pourquoi pas mais difficile de jouer sur le côté décalage absurde avec une console 8 bits. Le jeu ne dispose pas cette fois ci d'un système de code, il faudra donc faire le jeu d'un traite, jeu accessible heureusement.
D'émouvantes retrouvailles !
Le dernier jeu de la série, BC Racers, ne sortira pas sur game gear. Core Design connaîtra ensuite de nouveaux succès avec Tomb Raider et l'on ne reverra plus le bedonnant Chuck et son intrépide famille. Une licence oubliée du monde vidéo-ludique que la joie du retrogaming remet au goût du jour en 2021 !