8 Octobre 2021
Une soirée entre amis, un anniversaire, un mariage, vous le croiserez sans doute... Le blind test ! Années 80, spécial Disney ou dessins animés des années 90, c'est parti ! Denver, le dernier dinosaure, Inspecteur Gadget, Bumbo, Minikeums, à leur évocation, vous avez les airs en tête... Mais maintenant, plus dur, fredonnez « Doug », « La cour de récré » ou encore « Phantom 2040 » !
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Eh oui, ça existe Phantom 2040...
C'est une série animée franco-américaine de 1994 de David J. Corbett, série de 35 épisodes. Le pitch ? Un aristocrate anglais du nom de Christopher Standish Walker échoue en 1536 au Bengala, un pays africain fictif et devient protecteur de la tribu des Bandars sous le nom de « Fantôme ». Le costume de héros se transmet de père en fils, de génération en génération depuis près de 500 ans donc. La série est un spin-off du comics américain « The phantom » créé par Lee Falk en 1936.
Fantôme 2040 a été diffusé dans l'émission « Les Minikeums » en décembre 1994. Et pour prolonger le plaisir, la série a été adaptée sur les consoles de l'époque : megadrive, super nintendo et game gear. Un dessin animé oublié, une console effacée derrière la game boy, voilà qui promet du plaisir vidéoludique !
Que vaut donc ce Phantom 2040, sorti en janvier 1995 sur game gear, édité par Viacom et développé par Unexpected Development?
Sans surprise, nous incarnons Fantôme, alias Rick Baters, le 24ème descendant de Fantôme.
Le synopsis du jeu a une résonance très actuelle, sûrement beaucoup plus qu'en 1995. En effet, les antagonistes de Fantôme sont les Madison et leur société, Maximum Inc, qui cherchent à détruire 99% de la ville pour créer Cyberville, une ville sous dôme réservée aux élites pour échapper aux catastrophes climatiques et sociales. Les Madison n'hésitent pas à comploter pour déclencher des émeutes populaires et ramener le calme avec les robots de sa société. Un schéma classique de bien contre le mal mais avec une dimension de protection de la planète face aux dérives industrielles assez inédite pour l'époque.
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Le premier niveau du jeu nous plonge dans la jungle originelle de Fantôme pour nous familiariser avec les commandes. Coups, course, saut et armes à feu diverses, tel sera notre arsenal.
On accède aux différentes armes via le menu pause et l'on pourra également obtenir des informations de Sparks, le jeune « geek » de l'équipe de Fantôme, qui nous renseignera sur les objectifs en cours. Comme dans tout jeu de plateforme classique, on ramasse des items le long de notre chemin. A noter que l'on ne peut obtenir de vie supplémentaire, les restaurations d'énergie étant nombreuses en contrepartie.
Originalité du jeu également, il alterne avec différents types de gameplay. Après le premier niveau, on enfourche notre hypercycle pour affronter d'autres ennemis robotiques dans une phase shoot'em up. Le jeu demandera également d'ouvrir certaines portes ou de trouver des cartes d'accès dans des phases 3D isométriques où Fantôme est comme propulsé au cœur d'un système électronique.
Malgré ces bonnes idées, le jeu souffre de certains défauts. En premier lieu, l'histoire n'est pas claire et on enchaîne les niveaux sans bien comprendre quel est le but final. Les images d'introduction sont très succinctes, quant à la fin du jeu, n'en parlons pas, un grand sentiment de « tout ça pour ça » nous envahit.
L'animation est fluide, le personnage répond bien, les armes sont variées quoique leurs effets ne soient pas très différents. Mais l'ensemble est fade, les couleurs ternes et Fantôme tellement peu charismatique ! Pour vous en convaincre, l'image introduisant les phases 3D isométriques ne pose pas vraiment le super héros qu'il est sensé être.
La difficulté du jeu est croissante et un mot de passe permet d'accéder à chacun des niveaux. Cela est bienvenu car, si les niveaux pris individuellement restent faisables, les enchaîner les 7 avec seulement 3 vies relèverait de l'impossible. Le jeu demande quand même une bonne connaissance du parcours. Les très nombreuses trousses de secours invitent hélas à foncer sans chercher à tuer les ennemis puisque la barre de vie sera restaurée.
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Phantom 2040 sur game gear est donc un jeu « pain de mie » ou « pomme golden ».
Ni bon, ni mauvais, 10/20...
Il se laisse prendre en main, il se laisse parcourir, mais ne procure pas de vraie sensation de plaisir. Peut-être comme la série finalement.
Un dessin différent de ce qui se faisait à l'époque, un message trop en avance sur son temps, Fantôme porte bien son nom en 2021.